La filiale camerounaise de la société britannique Victoria Oil and Gas (VOG), déjà menacée de suspension de ses activités au Cameroun, a été confrontée à de nouveaux défis, notamment l’annulation d’un important contrat, des retards dans l’approbation de nouvelles concessions et des poursuites judiciaires d’anciens employés alléguant des paiements frauduleux, le harcèlement sexuel et la falsification de signature.
Début février, le journal Américain 100Reporters a rapporté que l’Etat du Cameroun a menacé de résilier son contrat avec Gaz du Cameroun (GDC) après avoir constaté que la filiale camerounaise de VOG, qui réalise plusieurs millions de dollars de recettes annuelles dans l’exploitation du gaz naturel de Ndogpassi, a manqué à ses obligations sociales et fiscales.
En outre, GDC a conclu deux concessions de gaz en violation du code pétrolier camerounais qui prévoit qu’un contrat de partage de production entre deux sociétés privées n’est valable qu’après obtention d’une licence de l’État. La première est la reprise par GDC de 75% des actions de Glencore Exploration dans le bloc Matanda, une concession gazière soixante fois plus grande que celle de Ndogpassi. La seconde concerne l’acquisition auprès de Bowleven Plc de 80% du bloc Bomono, d’une superficie de 2 237 Km2. Depuis plus d’an, la société gazière attend l’approbation du gouvernement. Elle a déclaré dans son rapport financier intermédiaire de 2017 qu’elle était prête à céder à l’Etat entre 5% et 25% des actions du bloc Matanda et 10% des actions du bloc Bomono une fois les concessions approuvées.
Dans ce dernier cas, GDC et Bowleven avaient convenu que si avant la fin du mois de juin 2017, l’Etat ne donnait pas son accord, le contrat devait être rompu, a déclaré le représentant local de Bowleven Plc dans une interview. Cependant, GDC a convaincu son partenaire de continuer à attendre la réaction des autorités. «Je sais pourquoi les négociations (entre l’Etat et GDC) sont restées bloquées mais je ne peux pas vous le dire », a dit Eric Arah Taku, également directeur financier d’Euroil Limited, filiale locale de Bowleven.
Déjà, GDC qui prévoit d’émettre des actions ordinaires d’une valeur de 100.000 livre sterling et effectuer des paiements de redevances de 20 millions de dollars dans le seul bloc Bomono, a d’autres soucis à se faire, à commencer par la perte d’un client de poids. En janvier dernier, Eneo-Cameroon S.A, société de production et de distribution d’électricité, a suspendu son contrat d’approvisionnement en gaz avec GDC. Eneo a attribué sa décision aux difficultés financières. « VOG estime qu’il s’agit d’un problème temporaire et s’attend à une résolution à court et moyen terme », a commenté Kevin Foo, fondateur de VOG, dans une note aux investisseurs qui souligne qu’Eneo a représenté 53% des revenus de vente de gaz naturel de GDC en 2017.
Transactions suspectes et poursuites judiciaires
Pendant ce temps, la société de gaz a dépensé de l’argent dans des transactions suspectes et des procès intentés par certains de ses anciens employés. Quatre cadres camerounais limogés ont porté plainte contre GDC et même un de ses directeurs expatriés pour licenciement abusif et harcèlement sexuel. Les poursuites engagées par d’anciens membres du personnel comprennent également des allégations d’actes répréhensibles allant de la surfacturation de contrats et des paiements indus pour des travaux non exécutés, à des conflits d’intérêts et à la corruption d’autorités gouvernementales par des dirigeants de la société.
Alain Frank Akoa Akoa II est l’un de ceux qui ont poursuivi cette société avec succès. Après avoir été limogé en juillet 2016, l’ancien contrôleur de projet et délégué du personnel, a trainé GDC au tribunal pour «licenciement irrégulier». Environ huit mois de procès plus tard, la Cour d’appel du Littoral à Douala a confirmé le jugement en instance qui oblige GDC à réintégrer Akoa dans ses effectifs et à lui verser 6 millions de CFA, représentant ses arriérés de salaires depuis Novembre 2016. Mais, cette décision des juges ne semble pas suffisante.
« Je suis un peu déçu par la décision du tribunal parce que ces gens n’ont pas été punis pour tout le mal qu’ils m’ont fait », a réagi Akoa, 43 ans, en ajustant ses lunettes claires. « Le poste que j’ai occupé a été annulé après mon départ, qu’ils me réintègrent ou non, je vais engager un procès au pénal pour dédommagement du préjudice matériel, moral et intellectuel causé par les dirigeants de Gaz du Cameroun ».
Cet ancien employé des projets de reinstrumentation et d’extension de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) a été recruté à GDC en juin 2013 pour occuper le nouveau poste de contrôleur de projet. Son travail, dit-il, consistait à planifier, budgétiser et assurer l’évolution et la validation du projet gazier de Ndogpassi. C’est à partir de cette position stratégique qu’il dit être tombé plus tard sur des mouvements de fonds étranges entre la société de gaz et certains sous-traitants.
« Tout a commencé à mon retour de congé en 2015 lorsque le département des finances m’a demandé de produire et de signer le certificat d’achèvement du travail attestant qu’une entreprise appelée Imegap a fait des travaux électriques à la centrale à gaz », a dit Akoa, qui continue cependant à insister que ce travail a plutôt été effectué par un autre sous-traitant. Il a dit avoir même fouillé son bureau et le registre des gardes de sécurité pour voir si le personnel d’Imegap était entré dans l’usine à gaz pendant son absence.
« Imegap n’est jamais intervenue dans ce projet mais la direction m’a demandé de valider le paiement de plus de 8 millions de francs CFA à cette entreprise pour un travail imaginaire », a expliqué Akoa. « Le cas d’Imegap a attiré mon attention et j’ai commencé à rassembler des preuves irréfutables de cette fraude à GDC parce qu’auparavant, j’avais entendu des rumeurs de paiements frauduleux sans preuves », a ajouté l’ancien contrôleur de projet qui vit des consultations en gestion de projet et de la recherche professionnelle depuis son licenciement.
Akoa dit que comme il s’est opposé à ce paiement, GDC a fait signer par un autre employé le bordereau qui a permis à Imegap de toucher les 8 millions de FCFA. Le 20 juillet 2016, Akoa qui dénonçait également les mauvaises conditions de travail des employés camerounais à l’usine de gaz, a été licencié pour «insultes répétées et déclarations diffamatoires contre vos employés», a écrit Mark Wilson, directeur général de GDC à l’époque, ajoutant que « à plusieurs reprises (…), vous avez traité la direction de GDC de «menteuse» et fait circuler de telles accusations par écrit pour inciter à une émeute».
Quelques semaines plus tard, Akoa a saisi le tribunal de grande instance du Wouri à Douala. Puis, il s’est plaint auprès du Haut-Commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun, de l’Agence Nationale des Investigations Financières(Anif), de la Commission Nationale Anti-corruption(Conac) et de la branche camerounaise de Transparency International, dénonçant les « Fraudes et Violations de la loi Camerounaise » à GDC. À cette fin, il a dressé un tableau résumant, d’après lui, les paiements douteux entre GDC et Abaapcam Engineering Ltd, Imegap et Global Marine Engineering S.A, trois sociétés locales de sous-traitance.
Preuves |
Description |
montant |
Observation |
Facture de Global Marine Engineering | Services de raccords et de tuyauterie rendus en mars 2016 | 62.621.300 FCFA | Service jamais rendu |
Facture de Global Marine Engineering | Services de raccords et de tuyauterie rendus en Avril 2016 | 53.489.785 FCFA | Service jamais rendu |
Facture de IMEGAP | Facture pour station de traitement d’eau | 8.703.750 FCFA | Service jamais rendu |
Factures de Abaapcam | Travaux de génie civil pour la campagne de forage | 639.687.370FCFA | Ce montant est constitué de 327. 995. 180 FCFA, soit le budget global initial et surestimé pour tous les travaux. Tous les autres coûts (311.692.190 FCFA) ne sont certainement pas pour le projet. |
TOTAL | 764.502.205 FCFA | Perte effective de 436.507.025 FCFA entre Février et juillet 2016 |
Source: Alain Akoa
Au total, GDC aurait payé en cinq mois plus de 436 millions de FCFA à trois sous-traitants locaux pour des travaux non exécutés, selon les calculs d’Akoa. La direction de GDC contactée à maintes reprises a refusé de commenter ces allégations.
Imegap se décrit comme une Pme spécialisée dans les services de construction, d’entretien, d’ingénierie et de main-d’œuvre. Son directeur général avait initialement promis de fournir la feuille de présence de son personnel à GDC pour prouver que le travail avait été fait. Plus tard, Emmanuel Mbui, a dit vouloir identifier la source de l’information concernant son entreprise avant de donner sa version des faits.
Le comptable de Abaapcam Engineering Ltd a reconnu que son employeur a bénéficié de multiples versements d’argent venant de GDC. Cependant, « Certains paiements ont été faits pour des travaux additionnels comme la maintenance qui ne figuraient pas sur le contrat et dans ce cas, nous avons fait des bons de commande», a dit John Ayuk avant d’ajouter que «GDC ne paie jamais pour un travail non effectué». Cela n’a pas toujours été le cas.
En mars et avril 2016, la filiale de VOG a versé plus de 116 millions de FCFA à Global Marine Engineering (Glomae) pour des travaux de tuyauterie et de soudure, comme en témoignent des documents internes. Pourtant, le directeur général de Glomae a déclaré dans une interview qu’il n’est pas au courant de ces travaux et paiements puisque à l’époque, Glomae et GDC n’étaient pas encore partenaires. «Je suis confus quand vous me parlez des paiements qui datent de 2016 parceque c’est seulement depuis janvier 2018 que nous faisons de petits raccords de tuyauterie et de soudure à la centrale à gaz», a dit Chris Ngu Akong au téléphone.
Une version des faits confirmée plus tard par Daniel Fru, directeur général adjoint de cette entreprise. Chris Ngu s’est également dit surpris d’apprendre que l’argent devait être viré dans un compte bancaire de Glomae ouvert à United Bank for Africa(UBA) à Douala. Il a dit que Glomae n’a jamais ouvert un compte dans cette banque et qu’il n’a plus les nouvelles de son collègue Ben.A. Kolling, directeur des opérations, qui a fait les demandes de paiement. Contacté plus tard, Ben Kollinz a déclaré qu’il ne pouvait pas savoir si le travail était réellement fait parce qu’il n’avait jamais visité l’usine à gaz, mais il a admis avoir fait les demandes de paiement sur instructions de son directeur général. « C’est M. Ngu Chris qui m’a demandé de faire les factures », a-t-il dit au téléphone. « L’argent a été transféré sur le compte bancaire de l’entreprise à UBA et M. Ngu est l’un des signataires de ce compte, je ne sais pas de quoi il parle là ». Les curiosités ne s’arrêtent pas à ces opinions divergentes. Le certificat d’achèvement de ces travaux, un document qui confirme l’effectivité du travail, a été signé deux mois après le paiement des factures.
Pour Christian Penda Ekoka, consultant en économie de développement et conseiller au cabinet civil de la Présidence, si les marchés n’ont pas été exécutés, cela signifie qu’il y a eu complicité entre les gérants de la société de Gaz et les bénéficiaires. «Il pourrait avoir eu des versements de retro commissions, il faut dénoncer ces pratiques d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent».
Ben Kollinz a dit que les fonds décaissés par GDC ont été virés à UBA. Quelques semaines auparavant, la société de gaz avait déjà octroyé un important marché à Ekoko Mukete, directeur général de cette banque au Cameroun, selon des documents de GDC. Fils de chief Nfon Mukete, doyen d’âge au Senat camerounais, Ekoko Mukete, par ailleurs vice-président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun, a obtenu en février 2016 via son entreprise Universal Logistics Sarl(Unilog) le marché exclusif du transport du condensat de la centrale à gaz de Ndogpassi jusqu’à la Sonara à Limbe. Akoa a indiqué que le transport de ce dérivé du gaz naturel était assuré sans incident par divers opérateurs privés qui ont été écartés au profit de Unilog. «Les prix de Unilog sont plus élévés que ceux des anciens transporteurs, et c’est curieux que les camions censés appartenir à Unilog portent les couleurs de GDC », a dit Akoa.
Le consul honoraire
En Octobre 2016, Ekoko Mukete est devenu le responsable des relations avec le public et le gouvernement de GDC après avoir signé un contrat comme consultant avec Ahmed Dik, directeur général de VOG de nationalité turque. Selon les termes du contrat, Ekoko Mukete également consul honoraire de Turquie à Douala avait pour mission de «résoudre les problèmes rencontrés avec le gouvernement et les départements ministériels, de faire progresser les demandes et l’octroi de licences, de traiter les questions soulevées par la SNH et de faire pression sur le gouvernement». En contrepartie, GDC s’est engagée à donner à son consultant un salaire mensuel de 50.000 dollars américains (28 millions FCFA), des billets d’avion en classe business sur les vols internationaux et même des frais d’hôtel pendant la durée du contrat. Ekoko Mukete exerçait comme consultant quand la Société Nationale des Hydrocarbures(SNH) a menacé par voie d’huissier de résilier le contrat entre la société de gaz et l’Etat du Cameroun pour non-respect des engagements.
En un an, GDC a octroyé quatre marchés importants à cet homme d’affaires. Outre le transport du condensat et le poste de consultant, Ekoko Mukete et William Bill Egbe, alors directeur général adjoint de GDC, ont signé en decembre 2016, deux contrats de sous-locations des locaux d’Unilog à Bekoko, à la peripherie de la capitale économique. Le premier stipulait que GDC devait occuper un bureau au premier étage, avoir un personnel de sécurité, des chiens de garde et des caméras de surveillance contre un loyer mensuel de plus d’un million 300.000 F Cfa à verser à Unilog. Le second contrat disait que Unilog devait céder à GDC une cour de 5.000 mètres carré, du personnel de sécurité, des chiens de garde et des caméras de surveillance pour plus de 650.000 FCFA de loyer mensuel. Dans ces deux contrats de sous location, la filiale de VOG n’a pas mentionné les raisons l’ayant poussé à rechercher de nouveaux locaux.
Ekoko Mukete a été contacté dans le cadre de cette investigation. Il a refusé de donner sa version des faits.
Allégations d’abus sexuel
Plus d’un an et demi après avoir été saisie, la Conac a réagi à la plainte d’Akoa, juste pour dire à l’ancien contrôleur des projets que les faits qu’il dénonce relèvent de la compétence des juridictions judiciaires. Outre Akoa, d’autres cadres camerounais ont trainé GDC en justice pour «licenciement abusif», parmi lesquels Honoré Mbouombouo Dairou, ancien directeur général adjoint et Henri Serge Job, ancien directeur du développement commercial. Brigitte Grace Bayemi, ancienne responsable du développement des affaires, a en plus de la plainte pour licenciement abusif contre GDC, accusé Mark Wilson de harcèlement sexuel.
Mark Wilson aimait faire les choses en secret. En juillet 2015, il a accordé à William Egbe, alors Directeur des affaires juridiques de GDC, un prêt de 20 millions Fcfa, en violation de l’article 450 des textes OHADA sur le droit des affaires, à un moment où GDC disait avoir des soucis financiers et refusait de payer des impôts et des redevances à l’Etat. William Egbe en savait beaucoup sur les transactions financières à GDC, d’après des anciens cadres licenciés qui, dans un courriel remontant à mars 2017, ont dit à la Conac que William Egbe prenait «d’énormes sommes d’argent dans des mallettes pour se rendre à Yaoundé pour (obtenir) diverses facilités de la haute administration centrale publique ».
A Londres, certains actionnaires de VOG avaient déjà évoqué le scandale des pots-de-vin versés aux autorités camerounaises par certains dirigeants de GDC. Micheal Taylor, un actionnaire majeur de VOG, a même avancé des montants. «Nous avons également été informés d’importants retraits d’espèces en 2016, totalisant environ 100.000 dollars (55 millions de francs CFA), emportés par Mark Wilson, William Egbe et Ahmet Dik lors des voyages dans la capitale, Yaoundé, mais pour des raisons peu claires …», a dit Micheal Taylor dans un courriel aux avocats de VOG en janvier 2017 .
Contacté au téléphone, William Ebge avait promis de réagir aux multiples demandes d’informations mais il est resté silencieux. Ahmed Dik et Mark Wilson n’ont pas fait de commentaires sur les allégations de Micheal Taylor.
Où est parti l’argent ?
Beaucoup d’argent sortait de GDC pour des services peu clairs. D’autres documents internes de la société de gaz révèlent qu’en Avril 2016, BlackWood General Trading LLC, une entreprise associée à Ahmed Dik, a réçu de GDC environ 1.370.000 dollars américains (774 millions de FCFA) pour la fourniture des tuyaux de divers diamètres utilisés dans l’extension du pipeline du gaz naturel. Akoa a dit que les prix de cette société basée à Dubai aux Emirats Arabes Unis étaient trois fois plus élevés que ceux des entreprises Ghanéenne et indienne qui fournissaient ce type de tuyaux à GDC.
La chaîne d’approvisionnement de GDC s’est étendue jusqu’en Afrique du Sud. Entre Août 2014 et Novembre 2016, la filiale de VOG a dépensé 397.088 rands (16,5 millions de FCFA) pour l’achat des chemises, des bottes, des casquettes et ceintures de sécurité auprès de A-Call-Away (ACA), une entreprise sud-africaine de plomberie et d’électricité dirigée par Heilie Friend, l’épouse de Eric Friend, l’actuel Directeur général de GDC. Les mêmes documents financiers internes révèlent que GDC a versé dans la même période la somme de 184.553 rands (7,7 million de FCFA) à Contractors Equipment Store(CES), une autre entreprise sud-africaine basée comme ACA à Cape Town, pour la fourniture des costumes, des manteaux et des chaussures de sécurité. Dans ces deux contrats, le représentant de ACA et de CES s’appelle Ruhan Lombard, directeur de CES et frère de Heilie Friend, l’épouse de Eric Friend.
GDC effectuait ces achats coûteux au moment où environ une trentaine de ses employés camerounais avait été licenciée au motif que la société de gaz voulait réduire les coûts. Un autre employé actuellement au tribunal contre son ex employeur pour licenciement abusif dit avoir découvert que sa signature a été forgée. Licencié le 26 septembre 2017 après avoir fait un accident à bord d’une voiture de GDC, Eric Fokam a trainé son employeur au tribunal pour licenciement abusif. Cet ancien chauffeur a dit que la défense a présenté lors d’une audience au tribunal un rapport de test d’alcool qu’il aurait subi après l’accident. « Je n’ai fait aucun test d’alcool après l’accident», a dit Fokam lors d’une interview. « Ils ont voulu imiter ma signature pour crédibiliser le faux document ; je ne peux pas laisser passer cela». Eric Friend n’a pas commenté les allégations formulées par d’anciens membres du personnel.
Cependant, certains actionnaires de VOG informés des allégations, y compris l’ancien directeur général de GDC, Jonathan Scott Barrett, ont exigé l’ouverture d’une enquête indépendante afin de «produire suffisamment de preuves pour que tous les dirigeants soient immédiatement congédiés et sans aucune chance de rester en attente d’une longue enquête perturbatrice», a dit Scott Barrett dans un courriel interne. Après quelques hésitations, le comité d’audit de VOG a sélectionné le cabinet Price Waterhouse Coopers Nigeria pour entendre Akoa sur ses allégations et faire un audit interne de GDC. Plus tard, VOG a averti les investisseurs dans un courriel qu’après avoir examiné le rapport, le comité d’audit choisirait les informations à communiquer aux actionnaires et aux autorités.
L’ancien contrôleur de projet de GDC a dit avoir été entendu début 2017 mais que Price Waterhouse Coopers n’avait pas encore audité GDC. Price Waterhouse Coopers n’a pas fait de commentaire sur cette allégation. En tant qu’entreprise cotée à la bourse de Londres, VOG a le devoir de rapporter des informations importantes à ses actionnaires. Contacté, Iain Patrick, président du comité d’audit de VOG, a dit que toute question concernant le groupe de sociétés devrait être adressée à la direction générale ou aux conseillers en relations publiques.
Mais, de hauts responsables de GDC et de VOG, y compris Kevin Foo, sont restés silencieux à toutes les demandes d’information.
Cette enquête a été premièrement publiée en juin 2018.
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