Le ministre des forêts et de la faune vient d’ouvrir une enquête entre le Cameroun et le Nigeria qui vise le trafic illégal des espèces fauniques protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, CITES.
Le 12 Août 2024, Jules Doret Ndongo a adressé une correspondance aux délégués des régions de l’Extrême nord, du nord, de l’Adamaoua, du Littoral et du Sud.
Le ministre demande à ces collaborateurs de « bien vouloir mener des investigations(…) sur la situation des échanges commerciaux avec le Nigeria sur les espèces concernées en termes des statistiques sur les exportations et importations, les procédures réglementaires appliquées, les sources d’approvisionnement, les activités illégales le cas échéant« .
Le 25 avril 2023, le ministre Ndongo avait dans un communiqué invité les opérateurs économiques de la filière bois a se rapprocher de l’organe de gestion CITES-flore et les autorités compétentes pour l’élaboration des avis de commerce de trois espèces arborescentes parmi lesquels le bois de rose, de son nom scientifique « Pterocarpus erinaceus ».
Ces sorties du ministre des forêts et de la faune arrivent quelques années après l’investigation de The Museba Project qui a en janvier 2022 révélé pour la première fois le trafic illégal de bois de rose entre le Cameroun, le Nigeria et la Chine. Une activité de contrebande qui affecte l’environnement, les communautés riveraines et les finances publiques.
Après la publication de l’article, la CITES a sanctionné le Cameroun en interdisant le commerce de bois de rose. Depuis lors, la CITES accompagne le gouvernement camerounais à renforcer la protection du bois de rose, encore appelé « Kosso » dans la région du nord d’où commence la contrebande.
Le ministre Ndongo dit attendre les rapports de ses collaborateurs pour « compléter les analyses en cours sur les mesures à prendre visant à anticiper des projets d’inscription en annexe 1 ou 2 de la CITES ». L’enjeu est de faire lever la sanction de la CITES pour permettre au pays d’ouvrir ces espèces arborescentes à l’exploitation forestière industrielle..