Tout est parti d’un rapport de Global Witness dans lequel l’Ong indique que Claudia, fille et conseillère en communication du président congolais Denis Sassou Nguesso, a acheté un appartement du complexe hôtelier de Donald Trump à New York d’une valeur de 7 millions de dollars, grâce aux fonds publics, aux intermédiaires et sociétés écrans basées dans les paradis fiscaux.
Dans son édition en ligne, Radio France Internationale(Rfi), la chaine française, pose comme titre une question : «Claudia Sassou Nguesso a-t-elle un appartement dans la tour Trump à New York? ». Le dernier paragraphe de l’article dit : « dans l’entourage de Claudia Sassou-Nguesso, on assure que le rapport de Global Witness est un « faux » et que cette dernière « n’a jamais acheté une maison dans les lieux indiqués et n’a pas l’intention d’en acheter. »
Le traitement de cette information par Rfi a suscité la colère du Collectif Sassoufit, une organisation de la société civile congolaise basée à Paris qui œuvre depuis 2014 pour la promotion de l’Etat de droit et de la démocratie. Selon ce collectif, Rfi par son traitement a volé au secours de Claudia Sassou-Nguesso.
«Le poids des preuves collectées, le résultat méticuleux d’un travail colossal de longue haleine, tout cela est balayé par un point d’interrogation d’un article non signé accréditant insidieusement la position de Madame Claudia Sassou Nguesso car son auteur n’en assume visiblement pas le contenu. Dans cet article, le nain industriel brésilien Asperbras est qualifié de géant ; toutefois, s’il en est un c’est celui de la corruption », a déclaré Andréa Ngombet, coordinateur du Collectif Sassouffit dans un communiqué parvenu à la rédaction de The Museba project.
Le coordinateur souligne par ailleurs que « … le correspondant local de RFI se refuse de regarder le poids des évidences et participe de manière active à l’obscurcissement de l’opinion publique sous couvert d’une pratique perverse du principe du contradictoire. Cette manœuvre participe au déploiement de la stratégie de riposte adoptée il y a maintenant 16 heures par la propagande du régime, via les pages facebook et comptes sponsorisés en argent liquide, connue sous le label des Sassouistes Snipers du Net. »
Andréa Ngombet conclut que Claudia Sassou Nguesso, «…par cet article sous-dicté, tente d’installer dans l’opinion locale congolaise le doute et d’accentuer la rhétorique puérile d’une attaque informationnelle extérieure des impérialistes. »
Ci-dessous, le communiqué in extenso du Collectif Sassoufit :
SCANDALE DE L’APPARTEMENT NEW YORKAIS : LE CORRESPONDANT DE RFI AU SECOURS DE LA FILLE ET CONSEILLÈRE COMMUNICATION DE SASSOU NGUESSO
Plus c’est gros, plus ça passe… pas. Nous appuyons sur la pratique bien documentée de l’usage de Special Purpose Vehicule Corruptif dans le journalisme congolais (conférence de presse rémunérée en liquide, service de consultance communication informel pour les personnalités politiques, pige bidon, ménage pour les cérémonies ou forum du régime etc.), de l’autocensure dans la presse congolaise et du traitement médiatique des affaires Chacona, Législatives 2017, où le correspondant local de RFI avait déjà été pris en flagrant délit d’euphémisme sinon de courroie de retransmission de la position du régime Sassou en vue d’une manipulation de l’opinion locale, nous ne sommes plus surpris mais toujours autant dégouté de lire le titre interrogatif de RFI ce matin sur l’affaire de corruption impliquant Claudia Sassou Nguesso.
Le poids des preuves collectées, le résultat méticuleux d’un travail colossal de longue haleine, tout cela est balayé par un point d’interrogation d’un article non signé accréditant insidieusement la position de Madame Claudia Sassou Nguesso car son auteur n’en assume visiblement pas le contenu. Dans cet article, le nain industriel brésilien Asperbras est qualifié de géant ; toutefois, s’il en est un c’est celui de la corruption .
En réalité, Claudia Sassou Nguesso, fille et conseillère en communication du Général Sassou Nguesso, par cet article sous-dicté, tente d’installer dans l’opinion locale congolaise le doute et d’accentuer la rhétorique puérile d’une attaque informationnelle extérieure des impérialistes.
Une fois de trop, comme avec le scandale des Enfants tués au Commissariat de Chacona, présenté sans enquête comme morts lors d’une bagarre entre bandes rivales, le correspondant local de RFI se refuse de regarder le poids des évidences et participe de manière active à l’obscurcissement de l’opinion publique sous couvert d’une pratique perverse du principe du contradictoire. Cette manoeuvre participe au déploiement de la stratégie de riposte adoptée il y a maintenant 16 heures par la propagande du régime, via les pages facebook et comptes sponsorisés en argent liquide, connue sous le label des Sassouistes Snipers du Net.
Si les services juridiques du New York Times, du Nouvel Obs et de plusieurs grands journaux mondiaux ont titré, sans l’ombre d’un doute, que l’appartement incriminé est bien la propriété de Madame Claudia Sassou Nguesso, Il appartient à RFI d’ouvrir les yeux devant le poids des évidences, d’éclairer le public sur les faits tout en recueillant la parole de l’intéressé. Toute manoeuvre, titrage instillant le doute ne sont en définitive que les marqueurs de la collusion, de la manipulation et non d’un journalisme contradictoire qui viserait à éclairer l’opinion publique.
Pour la coordination du Collectif Sassoufit
Andréa NGOMBET